À contretempo

Que faire lorsque l’on sent venir le pire… ?

« -Je ne me laisserai pas assassiner »

(Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban, J.K Rowling)

Ce court article à but semi-humoristique est là pour faire écho à celui d’Andriana ainsi que pour répondre à toutes les interrogations qu’ont pu susciter mes récentes interventions sur le discord.



Partie I : Que faire lorsque l’on sent venir le pire ?


Je vous recommande de lire l’article d’Andriana sur l’état actuel du métagame ; il annonce le retour en force de Kuldotha, et tout ce que ça implique. De plus, Wee Bee est un très bon deck d’appel pour la CdF ; enfin, The Rock étant un prédateur naturel de Kuldotha, l’ancien deck-to-beat du format va être bien présent en remplaçant ses Passageway par des Aesir.

Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis Simon Gantiez (alias SyckhoPast), un joueur de stratégies mono bleues tempo, à savoir Curious tempo et U faeries (j’ai également tenté des builds farfelus, je ne dirai pas que ce fut un échec, je dirai que ça n’a pas marché). Sentir venir le pire, comme le dit si bien le miroir miteux du Chaudron Baveur, c’est jouer trois matchups négatifs qui représenteront à mon humble avis la grande majorité de la salle le jour J. Que faire alors ? Avoir peur, la réaction de primate par excellence (on parle beaucoup de singes en ce moment…), est une bonne chose, car cela va m’empêcher de me ramener avec mes decks fétiches la bouche en coeur pour se faire joyeusement crucifier samedi (et dimanche).

Si jouer mono bleu tempo est je pense une très mauvaise idée, que faire alors ?


Premièrement, réfléchir à un truc qui peut tenir Kuldo (un vieil adage DC me revient : Zurgo est le métronome du format, si tu veux être compétitif, ta première mission est de tenir ce métronome).

Deuxièmement, essayer également de faire face à un T2 sinkhole ou smallpox que pourront proposer TheRock et Nazgul, qui sont des menaces pour tout deck qui manque de résilience. 

Enfin, se souvenir que dans tous les cas, les wraths seront au RDV et que jouer une armée de 1/1 sera stupide sauf si vous jouez Kuldo (et encore, le pilote de Kuldo doit savoir tourner autour de ces dernières).

Un dernier truc, compter sur un truc pas assez violent ou juste pas assez menaçant sera gentiment raccompagné vers la sortie par Aesir, avec son gain de PV conséquent, son boost conséquent et sa value infinie si la gestion n’arrive pas à temps.

Partie II : L’empire contre-attaque (avec pour l’instant des cure-dents, mais patience)


Pour tenir kuldo, je partirais sur une base d’une vingtaine de créatures x/3+ qui peuvent éventuellement faire gagner des PV. En étant un peu moins extrême, proposer un board qui peut bloquer Kuldo est à mon avis une bonne approche. Mais ce board doit danser autour des wraths à 2 (Drown in sorrow, Breath weapon…). En parallèle, il faut pouvoir sur la draw casser le T2 sinkhole/tourach, et à part spell pierce, il n’y a pas de solution commune évidente qui contrecarre les deux démons. De plus, consacrer des slots d’unco pour faire face à des communes m’a toujours déplu (même si cela peut être pertinent).

Mes premiers cheminements de pensée m’ont dirigé vers le duo Jaddi Offshoot / Kazandou Nectarpot pour tanker toute forme d’aggro (ainsi que burn) ; en complément, jouer bleu avec les crabes ou bien jouer noir avec Dina ou la nouvelle chauve-souris (je gagne des PV >>> tu en perds) est finalement trop mou pour le format (trop lent, pas assez résilient, pas assez de CA, le boudin créole contre les poutres de Bamako quoi).

Même si je suis encore tenté de me ramener avec landfall.autoloose à la CdF, j’ai à nouveau eu une idée singulière (je ne peux pas dire géniale, pour ça il faut que ça soit bien). Attention les oreilles, mon éclair d’artiste incompris est : T1 island, pass turn. Oui oui oui je suis très sérieux. Jouer 3 voir 4 spell pierce, et des trucs que Kuldo aime pas trop : les 1/2 flash qui mettent -2/-0 à une bête en ETB (y’en a deux, même une troisième qui est 1/1). L’étape suivante, que faire de ces cartes qui en early font de la magie mais qui sur le long terme sentent le parfum de la défaite ? J’ai deux grandes pistes.

La première est de pouvoir capitaliser sur la possible inaction adverse en jouant Sky Hussar : si le méchant fait rien, fin de tour bestiole, début de l’entretien bestiole, on pioche deux cartes et on démarre une guerre d’usure. Si le méchant fait un truc, contre ses bêtes on aura l’escouade des gredins flash, pour les autres sorts on aura pierce, éventuellement d’autres contres à 1 (même si les autres sont nuls) voire spell snare en x1/x2 si le noir vous traumatise. Incorporer des antienne-like et/ou des boosts de board est sûrement nécessaire pour tuer avec les allumettes flashées posées en early ; il faudra aussi prévoir un shuffle de cimetière si la partie pionce sévère.

La deuxième idée, tout aussi saugrenue, est de remarquer que les bêtes flash sont

majoritairement des gredins ; avec le voleur de pensées aérien, on peut mettre une pression pas si ridicule (surtout que les capacités d’évasion sont légion chez les gredins) tout en poussant sur la meule. Mon argument va vous faire éclater de rire, mais avec Aesir en carré dans beaucoup de listes le jour J, faire descendre le méchant à 0 PV sera plus compliqué qu’avant, d’où la pertinence d’inclure d’autres angles d’attaque.

Infect est un super angle de ce point de vue, malheureusement c’est assez difficile de protéger la bestiole. Pour ce qui est de prolifération combo, j’ai peur que ce soit trop lent pour tuer, et trop facile à disrupt, mais je peux aussi me fourvoyer. Le deck avait émergé durant une ère où les contresorts étaient encore joués, donc difficile de se prononcer.

Il y a je pense des pièges à éviter si vous voulez scorer à la CdF. Tout d’abord, jouer turbo fog avec quelques contres en backup peut sembler être une solution miracle au méta qui s’annonce ; si vous n’êtes pas un expert en pioncerie avancée, je vous déconseille de faire cela. Premièrement, parce que c’est chiant à affronter, mais encore plus à jouer. 

Deuxièmement, cela condamne le pilote à gagner tous ses matchs en 1-0, les perdre en 0-1 ou faire 0-0 en se mangeant régulièrement les tours additionnels (avis aux petites vessies et fumeurs, ce genre de deck n’est pas votre allié).


Troisièmement, avoir un plan de jeu aussi monomaniaque que celui-ci vous rend très sensible aux contres possibles de cette stratégie (j’ai appris auprès des plus grands, certains conseils sont presque copiés au mot près). Un dernier piège à affronter est smallpox, mais ce conseil est trollesque parce que smallpox a toujours été une carte nulle (et bon dieu j’ai honte d’avoir défendu cette carte des années durant).

Cependant, il serait faux de penser que combo n’est pas un bon plan pour la CdF ; il serait plus juste de dire que c’est plus exigeant, mais cela peut être payant. Même si c’est fatiguant d’enchaîner les calculs, les prises de décisions difficiles et de traverser toute une journée de prise de tête, un bon joueur de combo sait quand partir, quelles mains garder, etc. Autre point important, le joueur moyen a plus de mal à affronter combo que tout autre matchup. Dernier point soumis à débat, jouer combo est très distrayant, très plaisant, car cela exige concentration et réflexion, et éprouve l’expérience et la connaissance du format de la part du pilote.

Conclusion : Alea jacta est ?


Cet article n’étant basé sur aucune statistique, aucune data, aucune donnée, rien, nada, sauf un avis personnel basé sur un ressenti subjectif, il faut tempérer le crédit qu’on donne aux dires ci-dessus. Cela fait de nombreux jours que je fais de légers tests et que j’échange sur des cartes inconnues du bataillon, d’où ma volonté de clarifier certains points. Si vous avez un gros QI et que vous êtes arrivés jusqu’ici, merci et désolé de vous avoir infligé la faiblesse de mes cheminements mentaux de cerveau banal.

Il reste encore deux semaines avant la date fatidique, le temps que des techs secrètes

démoniaques voient le jour, que des tests en sous-marins soient effectués et que les cartes commandées arrivent dans les foyers de toute la France. Même si ce n’est pas probable, il est possible que le méta soit totalement différent de mes hypothèses. En effet, le facteur humain a toujours contrarié les plus grands cracks de la prédiction astrale, d’autant que la magie des pairings est toujours là pour rappeler qu’on peut faire top8 en évitant le deck présent à 30 % dans la salle.

Je vous conseille donc de prendre un deck que vous kiffez jouer, d’essayer quand même de prendre du plaisir et vous amuser malgré l’aspect compétitif de cette journée, et vous souhaite de la réussite dans ce tournoi iconique !!! (sauf si vous jouez tourach, et alors vous méritez qu’on vous enferme dans le salon meme peasant… )

Bisous à tous les paysans, j’espère tous vous revoir dans deux semaines <3

Écrit par Syckhopast