Interview : LeeroyJenkins
Nom de Code : Larve Cosmique

Vers mes 18 ans je suis parti à l’étranger et au retour, je me suis rendu compte que je ne trouvais plus personne pour jouer avec moi à Magic dans mon cercle.

L’aspect cher du jeu me rebutait, surtout que ma collection était devenue obsolète si je voulais jouer dans des formats plus compétitifs (avec mes copains on jouait pour le fun avec toutes les extensions). Je me suis tourné vers le cube, dans lequel j’ai siphonné ma collection, et le Peasant, que je trouvais vertueux car accessible à tout le monde, et le format restait entièrement à explorer de mon point de vue.

J’adore faire du deckbuilding, ça m’intéresse autant de jouer que de bricoler un deck. Ce qui me bloquait en Standard et Modern, c’est que j’avais l’impression que plus de choses avaient été explorées.

Comme au début mon seul partenaire de jeu a été mon petit frère, car mes amis ont arrêté, c’est comme ça que j’ai commencé mon aventure Peasant.

Une fois dans la vie active je me suis trouvé parachuté à Nantes et j’y ai découvert sa communauté. C’était il y a 5 ans. Après le Covid ça a été plus compliqué car je suis revenu en Drôme (changement de boulot oblige). J’ai fini par venir sur le discord pour renouer avec le format, c’était trop compliqué de continuer à faire ça IRL en dehors des grandes villes.

Je savais qu’il y avait une CDF qui arrivait, même si je n’y étais pas allé avant question logistique. Pour me remettre à niveau, j’ai suivi la piste de miettes qui m’a amené au discord Peasant !

Je me suis aperçu que je connaissais déjà la team à l’époque de Nantes : en traînant sur beaucoup de sites, je tombais sur pas mal de noms que j’ai retrouvé sur le discord : toi, Andriana, Zombie33 et d’autres que j’ai oublié.

D’ailleurs on déconnait beaucoup sur Zombie33 avec mon petit frère : on se disait « tiens y’a Zombie33 qui a encore trouvé une dinguerie ».

Je me rends compte qu’on était dans une petite bulle avec mon frère, qu’il nous manquait de la diversité d’opinions. Comme toutes les métas IRL en cercle fermé, y’a une méta locale qui se développe : on pensait que Elves était le deck à battre, que Tron c’était super fort. Mais par exemple Jeskaï Ephemerate on étaient passés totalement à côté, c’était en dessous de nos radars. Il a fallu qu’on aille à Nantes pour découvrir la puissance du deck.

A- Quand est-ce que tu as commencé le Peasant ?

L- À proprement parler -deux secondes je remonte mon historique- le plus vieux deck sur Cocka marque 2019, et c’est pas interdit que je m’y sois mis en 2018.  J’avais une organisation à Nantes où j’avais acheté toutes les cartes du Peasant en x4. On voulait jouer à la boutique donc il fallait les decks en vrai, et j’aimais avoir plein de decks différents. On avait comme ça une organisation entre Cocka et notre gros meuble en bois, où on pouvait créer tous nos decks en 10 minutes chrono.

Philosophiquement j’ai adoré le Peasant depuis le moment où je me suis mis. À un certain moment, quand je me suis intéressé au Standard et au Modern, Magic commençait à prendre les pires aspects des NFT (ce qui se tient, après tout les cartes à collectionner sont un peu les ancêtres des NFT). C’était prédateur, j’ai détesté ça. Après je comprends le système monétaire du truc, mais j’avais l’impression d’être pris pour un pigeon, pas par le vendeur mais par le système.

J’achète quand même des cartes pour mon cube. Le cube se contient lui-même, comme une sorte de jeu de société : je pouvais inviter mes amis qui avaient arrêté leurs collections, on pouvait tous jouer un deck avec la même puissance. Car en temps normal quand un ami revenait avec un ancien deck pas actualisé (s’il lui en restait encore un) il se faisait défoncer et c’était pas fun. Avec le cube c’est différent : tout le monde commence la partie sur un pied d’égalit ! Il doit contenir 2500 cartes maintenant. Dès que je repère une nouvelle carte qui me semble Fun je l’achète. À chaque Noël ou anniversaire je remets un peu d’argent dedans, et je le garde équilibré, en couleurs et en puissance.

Cockatrice m’a beaucoup aidé : je pense que sans je ne me serais mis ni au Peasant ni au Cube. Je salue d’ailleurs la communauté de Nantes qui m’a bien aidé là-dessus.

A- As-tu une anecdote, un tournoi, une carte particulière à nous raconter ou nous décrire ?

L- Laisse moi réfléchir… Côté tournoi je me souviens principalement des avant-première. Mon amour du cube vient du limité. Je trouvais ça juste : tout le monde avait les mêmes chance de gagner.

Ma plus gross perf était un tournoi aux US, où j’ai passé deux ans, avec une centaine de personnes. J’ai finis premier avec un Orzhov, un bon souvenir.

Ma carte la plus chère doit être un Biland Alpha. J’ai un Bayou et une Taïga. À l’époque je ne connaissais pas le prix, parce qu’il n’y avait pas Internet. Elles ont été sauvées car c’était juste des terrains et je ne jouais pas ces couleurs, donc elles dormaient dans la collection jusqu’à ce qu’Internet arrive et qu’on se rende compte du prix.

Ce Biland est très représentatif de l’aspect NFT de Magic je trouve, de l’aspect collection qui reste un attrait pour le jeu. À partir du moment où je savais le prix, j’avais peur de la sortir, donc je ne la jouais pas. C’est particulier d’avoir une carte qu’on ne pouvait pas jouer avec les copains.

A- As-tu ou as eu un méta préféré en Peasant ?

L - Je n’ai jamais aimé le deck Jeskaï Ephemerate et la méta qu’il y avait autour. La méta actuelle me paraît appréciable. Je n’ai jamais joué depuis le Covid à deux semaines avant cette interview donc je ne connais assez bien la méta pour me prononcer.

Il y a une discussion avec laquelle j’étais d’accord sur le discord, c’était celle avec les Small game, les games avec peu de décisions possibles et les Big game avec beaucoup de choix possibles, et je suis partisan des parties avec beaucoup d’options.

J’aime bien découvrir des interactions bizarres que je ne connaissais pas, et j’en découvre tous les jours : récemment contre Oketra je jouais Broodscale Glee et avec son Soul warden mon adversaire avait autant de points de vie que la force de mon Broodscale. Je n’avais jamais rencontré ça mais c’était très drôle d’un point de vue fonctionnel.

Ecrit par Andriana